La petite boîte verte
Tour du monde des droits des femmes en 2023

Rugir de plaisir
Enfourcher le tigre
et faire rugir la bête,
bien sentir les vibrations
et vrombir au 7ème ciel,
monter à 1000 chevaux
et s’arracher à toute berzingue,
se prendre des paysages en pleine bielle
et se déhancher dans les virages.
Pourquoi pas les femmes ?
Pourquoi leur mettre des bâtons dans les roues ?
Serait-ce, dans certains pays, la crainte d’une concurrence déloyale ?
Un petit pétage de durite ?
Ou un léger retard à l’allumage ?
Elise Person

Le bonnet et le sein
Pigeonner dans la soie
ou la résille à chevrons.
S’amplifier dans le lurex
ou le tulle à croisillons.
Se mouler dans la guipure
ou le polyamide vichy
Se galber dans le modal
ou le crêpe à plumetis
Dans certains pays, les femmes l’ont aboli
alors qu’ailleurs il est encore interdit.
Le soutien doit-il se gagner
à force d’armatures,
de balconnets,
de bretelles,
de coques
ou de corbeilles?
Agrafer / maintenir / comprimer / bander / dégrafer
Qui doit décider?
Est-ce le bonnet ou le sein?

Eteindre la flamme
« Afin de ne pas brusquer vos vagins,
afin de ne pas ébranler vos utérus,
afin de ne pas secouer vos ovaires,
afin de ne pas agiter vos seins,
afin de ne pas troubler vos systèmes reproductifs
afin de ne pas mettre en péril le taux de natalité,
et afin de protèger votre capacité à enfanter
et les valeurs traditionnelles de la famille,
il est décrété dans notre pays que,
vous,
les femmes,
vous ne serez pas pompiers.
Niet. «


Le propos : Ce que femme veut… vraiment ? partout?
Une femme…
Héritière ingrate des chiennes
Louves
Sorcières
Salopes
Et autres gardiennes
Une femme…
Enfermée volontaire dans sa boîte
Une boîte, étriquée, une certaine réalité
Une femme…
Des œillères
Ou un fond vert
Pour s’affranchir de la réalité
Une femme… moi…
Sortir de cette petite boîte verte
Découvrir d’autres réalités…
Cette série de photographies abordent les lois qui contraignent les femmes dans le monde. Aujourd’hui, dans certains pays, il est interdit aux femmes d’aller à l’université, de porter un soutien-gorge, d’enfourcher une moto, d’être pompier, de porter une mini-jupe… Chaque photo est accompagnée d’un texte écrit par Elise Person.
Le projet « La petite boîte verte » est en cours et fait partie d’un projet collectif « Plurielles ».

« Vous êtes importantes, devenez prioritaires » aux prémices de ce projet collectif, les mots de Gisèle Halimi. Nous nous les sommes appropriés et avons chacune cheminé autour de nos envies et de nos réflexions.
Vaste terrain de jeu et espace de liberté qui permet de mettre en lumière des femmes, des corps, des personnalités, des histoires et parfois même la grande histoire.
Vaste terrain de jeu et espace de liberté qui s’affranchit des techniques, mélange les arts et s’amuse du spontané autant que du studio organisé en intérieur ou en plein air.
Vaste terrain de jeu et espace de liberté qui joue avec la distance, l’intime et met en avant des femmes, de toutes personnalités, de tous styles face au monde parfois injuste et contraignant.
Nous sommes cinq photographes, d’âges, de parcours et de sensibilités variées.
Le point commun à nos cinq démarches ? La liberté ! Liberté d’être, de faire, de parole, de créer, de penser, de jouer, de rire, de redevenir enfant. La liberté d’être tout et son contraire, de prendre sa place, sans se justifier, sans s’excuser.
Cette exposition faite de photographies et de textes offre des approches “Plurielles”. Cette diversité est assumée comme le refus d’être rangées dans des cases trop formatées.